Le choix de l’épaisseur du travertin dépend d’abord de l’environnement dans lequel il sera posé, mais aussi de la technique de mise en œuvre, du format des dalles, et des contraintes climatiques locales.
En pose collée sur dalle béton, dans les régions chaudes et stables, comme le sud de la France ou le littoral méditerranéen, poser du travertin en 12 mm est une pratique courante. Pourquoi ? Parce que les variations de température y sont faibles, et que le gel est quasi inexistant. La pierre subit peu de dilatations, l’inertie thermique est stable, et la pose collée en faible épaisseur fonctionne très bien, à condition d’avoir un support sain, sec et une colle adaptée.
En revanche, dans le reste de la France : Est, Nord, Bourgogne, Île-de-France, etc. les conditions sont très différentes.
On y retrouve des gels hivernaux, de forts écarts de température entre les saisons, et une humidité plus marquée. Dans ces contextes, poser du travertin en 30 mm devient une question de logique technique, pas de marketing.
Plus la dalle est épaisse :
- plus elle résiste aux mouvements thermiques,
- plus elle compense les tensions liées à la dilatation,
- et plus elle vieillit sans casse ni désolidarisation.
Même si un 12 mm peut théoriquement tenir (et certains le posent quand même), l'expérience terrain montre que les épaisseurs fines sont plus sensibles aux fissures, aux casses sur les angles ou aux décollements dans le temps.
C’est exactement ce qui s’est passé avec le carrelage : il y a 20-25 ans, on posait du 10 mm partout en extérieur. Aujourd’hui, les carrelages extérieurs sont majoritairement proposés en 20 mm, parce qu’on a constaté les limites des épaisseurs trop fines face aux contraintes du gel et du temps.
On ne vous impose rien. Mais il est important de comprendre pourquoi la majorité
des pros, dans les zones exposées, choisissent le 3 cm : c’est du bon sens.
En pose sur lit de sable ou granulat stabilisé, l’épaisseur de 3 cm est indispensable.
Pourquoi ? Parce que la pierre ne repose plus sur une dalle rigide, mais
sur une assise meuble, susceptible de bouger légèrement avec le temps, l’humidité, le gel ou le passage.
Une dalle plus fine (type 12 ou 15 mm) pourrait fléchir, fissurer ou s'enfoncer partiellement, même sur un lit bien préparé, simplement sous l'effet du poids ou d’un coup sec. C’est encore plus vrai pour les formats larges (opus romain, 60x60, etc.), où la surface d’appui est moindre et les risques de rupture accrus.
C’est la norme technique pour garantir une bonne assise et éviter les mouvements de dalles dans le temps.
Plus lourdes et plus épaisses, ces dalles s’ancrent naturellement dans leur lit minéral, assurant une stabilité mécanique optimale sans collage ni dalle béton.
Dans ce type de pose à sec, l’usage du 3 cm d’épaisseur est une règle de base dans toute la profession.